blank
en duo avec julien rubiloni
2016
3 maquettes en balsa sur socle, 1 diaporama de 22 images de synthèse
Mes pas crissent sur ces amas comblant les anfractuosités d’un sol instable et reconstituant les pavés millénaires, qui conservent, caressent, érodent, et rappellent un malaise enfoui, ressurgi.
Déjà je me heurte à ces structures fragiles qui émergent du sol inhospitalier – et le pondèrent, en repères – pour s’élever en des espaces miniatures, qui ne sont autres que les maquettes de ceux où déjà je craignis de me perdre hier, mis en lumière, négatifs, porteurs d’une ombre multiple sur le blanc des possibles ; l’une d’elles moins farouche, projettant son espace dont elle est la matrice, ouvre une fenêtre: labyrinthe posé sur un désert.
Halte sur le seuil, l’étendue est longue, nouvelle, d’aspérités enfouies, et l’asphyxie guette aux quatre coins du mur : le sol ne respire plus – peau transparente qui retient l’eau, dépossède, tantôt révèle, tantôt occulte, par des plis, vagues multiples et inégales – la mer monte et se retire, peau peu sure où s’échoue la page blanche immense et chiffonnée, objet compromettant qui flotte encore.
BLANK, l’espace prend sens, les temps s’alignent, aux proportions.
Julien Rubiloni
Labyrinthe 02, diaporama projection (22 images en tout) sur socle, Nijinski, Bruxelles, 2016.